Notre territoire de santé

Situation

Le territoire initial de la future CPTS, basé dans un premier temps sur le bassin de Mende, couvrait 23 communes (population de 22 937 habitants- CPTS de taille 1).

Au vu de la faible démographie du département, pour la population générale comme pour celle des professionnels de santé, il est envisagé d’étendre ce territoire initial à une grande partie ouest du département, en incluant l’ensemble des 71 communes des 5 communautés de communes suivantes :

  • Aubrac Lot Causses Tarn,
  • Cœur de Lozère,
  • Gévaudan,
  • Hautes Terres d’Aubrac,
  • Terres d’Apcher Margeride Aubrac.

Soit une population de 48 857 habitants – CPTS de taille 2.

Statistiques de santé de notre territoire

Le pré-diagnostic territorial a été élaboré pour le territoire initial du projet de CPTS, à partir des éléments statistiques de l’outil REZONE CPTS, établi en avril 2021, et les éléments de diagnostic territorial de l’ARS.

A noter : de nombreuses données du rapport Rezone CPTS sont difficilement exploitables car excluant d’emblée un important pourcentage de communes pour répondre aux exigences de la CNIL (communes neutralisées).

L’analyse diagnostique sera développée de manière approfondie lors de l’élaboration du projet de santé. Elle sera complétée avec les nouvelles communes envisagées, si l’extension du territoire est validée avec les professionnels de santé du terrain.

Présentation du territoire

Le territoire est composé de 23 communes au centre de la Lozère, autour de la ville de Mende, préfecture du département. Il s’agit d’une zone de moyenne montagne, à faible densité de population : en effet, si celle-ci est plus élevée que dans le reste du département (25,4 hab/km², contre 14,8 en Lozère), elle reste très faible par rapport à la moyenne régionale (79,9 hab/km², source ARS- Insee- Sept 2019).

22 937 habitants vivent sur le territoire, dont 53% à Mende, ville la plus peuplée du territoire et du département. Le reste du territoire est constitué de communes rurales (Source Rezone, Insee, MAJ 2020- Recensement 2017).

On peut noter une très faible évolution de la population entre 2011 et 2016 sur le territoire (0,2%), à comparer sur la même période à une baisse de 1% en moyenne sur le département de la Lozère. (Source ARS- Insee- Sept 2019).

Le territoire est rattaché à 4 communautés de communes : Cœur de Lozère (pour 7 communes), Mont Lozère (pour 9 communes), Randon Margeride (pour 2 communes) et Aubrac Lot Causses Tarn (pour 4 communes).

Caractéristiques socio-démographiques de la population

  • La population du territoire est comparativement plus jeune que celle du département et même, bien que cela soit moins marqué, que celle de la région.
    Les moins de 17 ans représentent 22,2% de la population, soit 3,1 points de plus qu’en Lozère et 1,9 points de plus qu’en région Occitanie.
    Il en va de même pour les 18-39 ans (25,5% de la population, soit 3,7 points de plus qu’en Lozère et 0,5 de plus qu’en région).
  • La part des 65-79 ans est de 12,9%, soit 3,6 points de moins qu’en Lozère et 2,1 points de moins que dans la région. Les 80 ans et plus sont également moins nombreux sur le territoire que dans le département et la région puisqu’ils représentent 6,3% de la population contre 8,2% en Lozère et 7% en région Occitanie (Source Rezone).
  • Les indicateurs de précarité sont légèrement supérieurs à la moyenne départementale, mais bien en deçà de la moyenne régionale, avec 6,2% de la population ayant bénéficié de la CMUc, contre 5,8% de la population départementale et 11,3% de la population régionale (source ARS-données Insee septembre 2019).

Offre de soins et accès aux soins

Démographie médicale et paramédicale (source Rezone)

4 des 23 communes du territoire sont qualifiées « Zones d’Intervention Prioritaires » pour le zonage médecins spécialistes en médecine générale, et les 19 autres sont en « Zones d’Action Complémentaires », ce qui est révélateur du déficit en démographie médicale sur le territoire.

Les professionnels du terrain recensent 11 médecins spécialistes libéraux sur le territoire (soit 4 de moins que sur les statistiques de Rezone) : 2 pédiatres, 2 gynécologues (dont 1 en pré-retraite), 1 cardiologue, 1 ORL, 1 dermatologue, 2 ophtalmologues, 1 psychiatre (en pré-retraite), 1 médecin anatomopathologiste.

La population médicale est par ailleurs vieillissante :  parmi les 34 médecins du territoire, 58% ont plus de 60 ans (9 des 19 médecins généralistes et 11 des 15 médecins spécialistes).

Les professionnels de terrain constatent également une faible densité paramédicale, particulièrement pour les kinésithérapeutes (2 à 3 mois d’attente pour prendre en charge les patients, y compris en post-opératoire) et les orthophonistes.

Les professions de chirurgiens-dentistes et d’orthoptistes sont également marquées par le vieillissement des professionnels, avec respectivement 5 dentistes de plus de 60 ans sur un total de 13 ; et 2 orthoptistes de plus de 60 ans sur un total de 3.

En conséquence, les professionnels de santé et les associations d’usagers constatent un taux de fuite important et/ou un phénomène de renoncement aux soins.

Accès à un médecin traitant (source Rezone)

13,5% des 17 ans et plus sur le territoire de la CPTS, sont sans médecin traitant (c’est à-dire sans déclaration de médecin traitant ou ayant un médecin traitant en cessation ou fictif), ce qui représente 2523 patients.

Ce pourcentage est plus défavorable que ce qu’on retrouve à l’échelle départementale (10%) et régionale (10,1%).

Il est toutefois à nuancer car 26,1% des communes sont neutralisées.

Il conviendra donc d’affiner l’analyse en phase de construction du projet de santé.

Accès aux soins non programmés (source Rezone)

28,4% des passages aux urgences des patients du territoire de la CPTS ne sont pas suivis d’une hospitalisation, situation plus défavorable qu’à l’échelle départementale (7,9 points de plus) et qu’à l’échelle régionale (7 points de plus) (4,3% de communes neutralisées).

De même, la part des admissions directes en service de médecine à la demande d’un médecin de ville (sur le nombre d’hospitalisation dans ces services) est de 44,1% seulement, contre 50,8% à l’échelle départementale et 49,5% à l’échelle régionale.

Ce chiffre est toutefois à nuancer et à affiner, étant donné que 56,5% des communes sont neutralisées.

Problématiques de santé sur le territoire : (source Rezone)

Affections Longue Durée :

27,1% de la population consommante de 17 ans et plus est exonérée au titre d’une Affection Longue Durée (ALD) (8,7% de communes neutralisées). Si ce chiffre est légèrement inférieur à celui du département de la Lozère (28,2%), il est de 2,6 points plus élevé qu’à l’échelle régionale (24,5%).

Les ALD les plus fréquentes sur le territoire sont les affections psychiatriques de longue durée, suivies des tumeurs malignes et du diabète de type 1 et 2. Viennent ensuite les insuffisances cardiaques graves et les maladies coronaires.

Prévention (Source : Rezone) :

Parmi les données exploitables de l’analyse Rezone, les thématiques pour lesquelles on peut noter des marges de progrès sur le territoire, sont :

  • L’antibiorésistance : 43,6% des patients du territoire consommant au moins 1 antibiotique, sont traités par antibiotiques particulièrement générateurs d’antibiorésistance (contre 41,9% à l’échelle du département et 39,2% à l’échelle de la région).
    (Taux de communes neutralisées : 13%
  • Le dépistage du cancer colorectal : les actions relatives au dépistage sont supérieures en pourcentage à celles réalisées à l’échelle du département mais inférieures à ce qui se pratique à l’échelle régionale et nationale (25% contre respectivement 22,3 ; 25,7 et 28,4%, ce taux étant le rapport entre la part des patients consommants de 50 à 74 ans pour lesquels un dépistage a été réalisé au cours des 2 dernières années, et la population consommante de 50 à 74 ans n’ayant pas eu de coloscopie dans les 5 dernière années en ville ou en consultation externe à l’hôpital ou dans les 4 dernières années à l’hôpital). (Taux de communes neutralisées : 30,4%).

  • La vaccination contre la grippe saisonnière : 55,2% de la population de plus de 65 ans est vaccinée, ce qui est légèrement supérieur au taux départemental (+0,7 points) mais largement inférieur au taux régional (-6,6 points) et national (-7,1 points) (Taux de communes neutralisées : 13%).

Sur le terrain, le ressenti des professionnels de santé sur les principales thématiques de prévention à privilégier est en adéquation avec les statistiques issues de Rezone :

  • amélioration de la vaccination,
  • dépistage des cancers,
  • le diabète (prévention et dépistage).

Les autres thématiques de prévention à aborder sur le territoire, selon les professionnels, sont :

  • les lombalgies,
  • les violences envers les plus fragiles,
  • l’antibiorésistance,
  • l’alcoolisme,
  • la prévention des TMS en milieu du travail,
  • l’insuffisance rénale.